CALAMITY JOB, la réalité dynamitée
Découverte d’une charmante petite salle de spectacle, cachée derrière l’imposant théâtre Graslin. Découverte de ces comédiens lyonnais et de l’écriture de Jacques Chambon – au-delà de l’univers de Kaamelott pour lequel le grand public le connaît mieux, lui et Luc Chambon. Et découverte, enfin, d’une pièce qui, sous ses allures de comédie, nous fait sourire de l’absurdité tragique de la vie en entreprise.
Théâtre de Poche Graslin, à découvrir jusqu’au 31 octobre
Ce devait être une journée de travail ordinaire pour Favreau, le patron. Ils allaient passer 8 heures à prendre des « décisions courageuses » pour rassurer les actionnaires. Seulement, ce n’est pas une journée ordinaire.
Au menu:
Pièce de Jacques CHAMBON (connu pour son rôle de Merlin dans Kaamelott)
Mise en scène : Patricia THEVENET
Avec Luc CHAMBON, Laurent LACROIX, et Sabine MESSINA
Création lumière : Denis SERVANT
Musiques originales : Yvan PERRIER
Quelles étranges découvertes.
Découverte d’une charmante petite salle de spectacle, cachée derrière l’imposant théâtre Graslin. Découverte de ces comédiens lyonnais et de l’écriture de Jacques Chambon – au-delà de l’univers de Kaamelott pour lequel le grand public le connaît mieux, lui et Luc Chambon. Et découverte, enfin, d’une pièce qui, sous ses allures de comédie, nous fait sourire de l’absurdité tragique de la vie en entreprise.
Le postulat de départ est simple : l’ennui ordinaire de Chastaing, supérieur de Martine ; le travail acharné de Martine, légèrement maladroite mais pleine de bonne volonté ; et Favreau, le grand patron, décidé à prendre des mesures « courageuses » pour l’entreprise. Et qui licencie Martine, au plus bas de l’échelle de l’entreprise. Situation malheureuse mais très certainement anodine dans la vie d’une grande entreprise. Si ce n’est que Martine, elle, est prête à faire dynamiter les locaux, Favreau, Chastaing et elle avec. Et alors, les positions de chaque personnage s’inversent les unes après les autres.
La pièce ne présente ni grands rebondissements ni originalité scénaristique notable. Et pourtant. Pourtant, le plaisir est présent lorsque les répliques fusent pour nous faire sourire : « La dernière fois que j’ai tenu dans mes bras une femme nue, c’est ma grand-mère qui venait de glisser dans la salle de bain ». Pourtant le jeu des comédiens nous emporte malgré tout dans l’histoire. C’est à travers les personnages qu’ils interprètent que l’on se rend compte de l’absurdité d’une situation paraissant, à ses débuts, banale. Absurdité même de tout un système, transformant le spectateur en psychologue prêt à demander aux personnages : « Parlez-moi de votre enfance ».
Alors, finalement, c’est peut-être cela le petit plus de cette comédie : donner vie, donner un peu d’humanité à des personnages caractéristiques de la vie en entreprise grâce à de bons comédiens.
Ombeline Gauvin.