L’Alchimiste ou la promesse d’un voyage
J’ai de nombreuses fois entendu parlé de L’Alchimiste, roman de Paulo Coelho, paru en 1994. Je ne connaissais pas l’histoire et pourtant j’ai toujours songé à m’y plonger; c’est donc sans hésitation que j’ai souhaité découvrir la pièce de théâtre du même nom au Théâtre de Poche Graslin.
Je n’y étais jamais allée avant, et j’ai été agréablement surprise par l’ambiance intime et familiale qui y règne. Également, j’ai découvert une toute petite salle avec une scène à portée de bras des spectateurs; de quoi s’immerger immédiatement dans la pièce.
L’Alchimiste raconte l’histoire d’un jeune espagnol nommé Santiago qui souhaite voyager en tant que berger dans le but de trouver un trésor au pied des pyramides d’Egypte suite à un rêve. Pour ce faire, il devra traverser de nombreuses épreuves et rencontrer des personnes aussi différentes les unes que les autres. Ce voyage est un voyage initiatique qui lui permettra de grandir, de se comprendre et de comprendre le monde qui l’entoure, ce qui permet d’inscrire ce récit parmi les romans d’apprentissage.
Ce fût un moment très riche condensé en 1h30. J’ai tout d’abord beaucoup apprécié la mise en scène, d’une simplicité folle qui l’a rendu finalement très riche et intéressante. En effet, sur scène il n’y a que des cagettes en bois et des tissus que les trois acteur.ices bougent constamment, tantôt par une interlude musicale permettant de faire une pause et de recentrer le.la spectateur.ice dans le récit, tantôt par des jeux de lumière créant une place pour le récit et une autre pour le changement de décor. J’ai trouvé cela très ingénieux et en raccord avec le récit qui prône que dans la vie, nous n’avons besoin que de peu de choses.
Ensuite, et je pense que c’est l’élément que j’ai le plus aimé, j’ai eu l’impression de regarder un film ou de lire un livre. Tout s’enchaîne parfaitement; grâce au talent des acteur.ices, aux sons, à la lumière, au décor, je n’ai jamais été perdue malgré la diversité de lieux et de personnages, pourtant représentés par trois acteur.ices seulement et quelques caisses en bois. J’ai voyagé avec Santiago en Espagne, au Maroc ou encore en Egypte en oubliant que j’étais au théâtre, et c’est là la force de cette pièce.
Le propos quant à lui donne à réfléchir sur notre propre vie et sur notre vision du monde. Le récit a un côté religieux sans prôner de culte particulier, et va jusqu’au spiritualisme. Il est tellement complet que l’on peut y piocher ce que l’on veut, c’est pour moi un récit qui s’adapte à tout le monde, il y avait d’ailleurs de tous les âges dans la salle. On peut le voir à travers différents prismes et il peut porter à débattre sur des sujets universels et intemporels, c’est-à-dire sur le but de la vie, l’amour, les croyances, le destin, la poursuite de nos rêves, le voyage, les rencontres, l’avidité, etc.
Je comprends donc tout à fait pourquoi le roman de base eut autant de succès; c’est à mon avis dû à son côté universel et philosophique. Il est important selon moi que de telles histoires existent afin que nous continuions à nous poser des questions et à regarder plus loin que le bout de notre nez.
Je recommande cette pièce ou ce livre à quiconque rêve de voyage, qu’il soit physique ou introspectif.
Mathilde RABREAU