16 novembre 2022

Leyla McCalla, un concert aux couleurs d’Haïti

Arrivée en toute simplicité de l’artiste sur scène, accompagnée de trois musiciens. Le morceau d’ouverture est instrumental, Leyla au violoncelle. Je ne connais qu’une chanson de l’artiste, The Capitalist Blues, que j’ai espérée jusqu’au rappel, sans succès. J’étais donc en pleine découverte de son répertoire et de son univers musical et je n’ai pas été déçue.

Après le joli premier morceau, Leyla prend la parole, en français, ce qui m’a permis d’être plus immergée dans ses chansons et d’en comprendre le sens.

En effet, Leyla a écrit son dernier album en hommage à une radio, Radio Haïti, et défend la liberté des médias ainsi que la nécessité de dire la vérité en tant que journaliste. Plus tard, elle jouera une chanson qu’elle dédie à Jean Dominique, journaliste haïtien assassiné qui travaillait à Radio Haïti, et diffusera un extrait d’interview de sa veuve, qu’elle connaît bien. Sa voix est chaude et claire, elle est enveloppante et semble sortir sans efforts.

Au fur et à mesure du concert, je suis plongée dans l’univers chaud et multiculturel de l’artiste. Ses chansons me font voyager d’Haïti à la Nouvelle-Orléans (là où elle vit), aux sons du banjo et du violoncelle, dont elle joue si bien. Elle passe de l’un à l’autre avec une facilité déconcertante.

Leyla McCalla chante beaucoup en créole, et nous fait danser sur des rythmes chaloupés, grâce à des mélodies gorgées de soleil. Son répertoire est un bel hommage à ses racines et à la culture haïtiennes.

J’ai eu un coup de cœur pour certaines musiques entraînantes, chantées en créole, sur lesquelles je n’ai pu m’empêcher de danser.

Ses musiciens sont aussi très bons. Une mention spéciale au batteur, Shawn Myers. Ce qui m’a manqué en revanche, c’est la complicité entre eux, chacun m’apparaissant dans sa bulle, sauf à de rares moments.

L’artiste précise que c’est la deuxième fois qu’elle vient jouer à Nantes et que ce ne sera certainement pas la dernière, visiblement touchée par l’accueil chaleureux du public nantais. Standing-ovation pour McCalla et ses musiciens et deux rappels ont clôturé en beauté et dans la joie ce joli moment plein d’humanité et de couleurs.

Je repars de la Bouche d’air des images plein la tête et des nouvelles mélodies sur le bout de la langue, que je fredonne déjà.

Anaïs