« L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer »

En ce mardi soir froid et brumeux, je suis allée voir L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer écrite par Copi, et mise en scène par Thibaud Croisy, mais cette pièce a peiné à me réchauffer le cœur.

Une mise en scène sobre et une scénographie épurée (une chaise, une petite table, un « plafond » de lumière et un immense filet en fond de scène) qui mettent en avant le jeu des comédiens et laissent toute la place aux personnages d’exister, leur donnant du relief : là est le point fort de cette création.

Trois personnages haut en couleurs, un jeu très stylisé qui peut séduire comme agacer, avec une belle articulation mais une diction particulière (à laquelle je n’ai pas adhéré), le tout sur un rythme assez lent.

J’ai apprécié le début de la pièce, lorsque Irina arrive sur scène, en musique, et que pendant plusieurs minutes, elle va jouer avec une fausse cigarette, cherchant des manières de la tenir d’une façon clownesque. J’ai rapidement accroché avec la corporalité de la comédienne, Helena de Laurens, qui, je l’ai appris après, est sans surprise, aussi danseuse. Il y a de belles postures, une façon d’habiter le corps de son personnage très intéressante.

Les deux autres personnages principaux sont Madre, jouée par Frédéric Leidgens, et Garbo, interprétée par Emmanuelle Lafon.

Mention spéciale pour Jacques Pieiller, qui joue le général, dont l’arrivée cocasse sur une musique russe type « chœurs de l’armée rouge » m’a sortie de ma léthargie. Là encore, dans la façon de se mouvoir, de marcher, il y a du clown.

Je me suis surtout focalisé sur la forme car le fond ne m’a pas touchée, n’a rien provoqué chez moi.

Je connaissais pourtant l’univers de Copi, assez particulier, pour avoir joué un extrait de sa pièce l’année dernière, Les quatre jumelles, que je recommande au passage, mais j’avoue ne pas avoir saisi l’essence de ce texte, ce qu’il voulait nous raconter.

Cette création m’aura quand même permis de découvrir le travail du metteur en scène Thibaud Croisy ainsi que cinq comédiens formidables.

Si vous aimez Copi, si vous avez envie de le découvrir, ou si vous êtes juste curieux de voir cette création, elle se joue encore deux fois au TU.

Anaïs