25 octobre 2021

Oh les beaux jours de Simon !

Vendredi 8 Octobre 2021, peu avant 21h

En cette soirée bien animée rue Joffre, entre terrasses bondées sur les trottoirs et jeux d’évitement avec les coursiers à vélo, je me faufile dans l’impasse pittoresque du Théâtre du Cyclope pour assister à une représentation des 7 jours de Simon Labrosse. Elle peut paraître un peu intimidante au premier abord, mais l’accueil en son extrémité est toujours bon et facile.

Alors qu’il n’est pas encore l’heure et que la file commence à s’allonger dans le hall et l’impasse du Théâtre du Cyclope, Simon Labrosse (incarné par Samuel Découx) sort de la salle pour se présenter et distribuer ses cartes de visite. Puis, le rôle tenant, Simon, nous aide à nous placer dans la salle que je redécouvre sans séparations de plexiglas. Ni masque d’ailleurs, qui vient juste de quitter son caractère obligatoire. Alors que les gens s’installent et parlent, la pièce a en fait déjà commencé et certains ne le réalisent que lorsque Nathalie (jouée par Laure Mounier) commence à parler. Dans cette pièce, Simon nous raconte 7 jours de sa vie, mais surtout de ses expériences, d’expériences professionnelles, pour se réinsérer dans la vie active qu’il rejoue à l’aide de ses deux acolytes, en en subissant les humeurs et les interventions.

La mise en scène est maline, elle évite de briser le quatrième mur, vu que dès le départ, ce mur là n’est en fait jamais introduit. Les professions improbables, mais non sans recherche d’un certain sens, sont bien dépeintes. Le choix de donner à entendre des mots de joual sans accent est à mon avis bien meilleur que de singer un accent québécois et de tomber dans la caricature. Par contre, je ne sais pas si le texte original de Carole Fréchette est autant “normalisé” ou si le niveau d’expression et de vocabulaire québécois a été atténué pour le public français, en tout cas, le curseur est assez bien positionné pour que ça ne sonne pas choquant (dans un sens ou l’autre). Le jingle ponctuant les transitions est lui sympa mais la boucle musicale suivant m’a semblé un peu répétitive et lassante.
Le personnage de Léo (joué par Adrien Bernard-Brunel) est une belle performance, dans le jonglage entre le maintien de la constance de son humeur et les « changements de décors” chorégraphiés et joués eux aussi. Car le décor est composé de seulement quelques éléments d’un bord et de l’autre de la scène, un carré de tapis au sol pour définir un espace et de quelques cubes modulables. Ce qui est un bon choix, la scène étant petite mais permettant la réussite de faire plusieurs niveaux de jeu en profondeur, sans couper la proximité de la scène que permet cette salle. Cependant, les multiples point de cassures dans la pièce me paraissent parfois un peu perturbant, les transitions me semblent un peu décousues à force de décrochages et d’intrications, et ce, malgré le fait que cela soit clairement volontaire :

“Ce soir c’était confus, mais demain ça sera mieux”.

En quittant le quartier, je croise un groupe de coursiers faisant une pause et discutant entre deux livraisons. Peut-être sont-ils en train de chercher du sens à leur travail et de se rêver dans de nouvelles professions inédites …

CTF

Prochaines représentations au Théâtre du Cyclope, le 31 décembre 2021

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