18 juillet 2022

ONPL – Le requiem de Berlioz

27 juin, concert de clôture de la saison de l’ONPL.


Très heureuse de pouvoir retrouver la Cité des Congrès et sa superbe acoustique, je n’étais néanmoins pas dans les meilleures prédispositions.
Je sortais de festival de 3 jours, assez fatiguée et sans savoir pourquoi (la fatigue), j’étais persuadée d’aller voir le Sacre du Printemps. Fin juin. Le printemps. Donc.


C’est en fait le Requiem de Berlioz, aussi appelé Grande Messe des Morts. Même salle, autre ambiance.
Je précise également que mes connaissances en orchestre et musique classiques sont limitées et viennent principalement de mes cours de musique du collège.


Comment s’est donc passée cette soirée ?

Arrivée dans la salle c’est déjà la grandeur de l’installation qui surprend : l’orchestre symphonique au complet avec pas moins de 10 tambours timbales et un choeur impressionnant.
En lisant le programme, j’apprends que Berlioz l’avait pensé pour jusqu’à 500 exécutants.*Vertigineux.

C’est grandiose. Le choeur nous surprend par sa puissance accompagné ensuite par l’orchestre : les cordes, les cuivres et les percussions, très présentes.
Les mouvements étaient inégaux et je ne les ai pas tous appréciés (était-ce le but, je ne pense pas), mais ils ne perdaient jamais en intensité.
Ce n’était pas la première fois que je voyais un concert d’un orchestre symphonique, néanmoins c’était la première fois que je le voyais accompagnée d’un choeur et d’un soliste.
Ma perception du concert a été en plusieurs étapes : j’ai d’abord dissocié le choeur de l’orchestre par habitude et les voyais comme deux entités distinctes.
Et à un moment, j’ai compris : le choeur est en fait partie intégrante de l’orchestre et est instrument à part entière plein de nuances.
Une fois cette réalisation faite, le concert a pris une toute autre tournure.
C’est également peu après que le ténor est arrivé sur scène. Une autre claque.
La présence et la puissance.
Pour une expérience, ce fut une expérience , où je comprenais au fur et fur et à mesure ce que je vivais. J’ai été très impressionnée par les timbales. C’était fabuleux : cette puissance, coordination, le geste maîtrisé.

Impressionnée mais pas émue. Des frissons face à la grandeur (voire le gigantisme) de l’oeuvre, à sa puissance, face à la la maîtrise de l’orchestre : voir comme chaque instrument trouve sa place, mais peu d’émotion. Peut-être trop « religieux » , « convenu »ou trop trop pour m’émouvoir.
Cela est sûrement dû à mon manque de préparation et à mon état. Je n’avais clairement pas toutes les cartes en mains pour profiter de ce moment.
Etait-ce le but du requiem ? Peut-être pas.
La surprise était là et l’expérience en elle-même fantastique, néanmoins, la prochaine fois, car il y aura même d’autres fois je viendrai mieux préparée, plus alerte et renseignée sur les codes que je n’ai pas encore. Mais j’ai fort envie de réitérer l’expérience. Comme c’est bon !
ONPL, Cité des Congrès, on se reverra. Merci pour cette saison et à la prochaine. En forme !

Le livret du concert
Le programme de l’ONPL pour 2023

Le petit plus :

Je me suis posé quelques questions durant le concert, sans être exhaustive et aller dans les détails, en voici les réponses.

Pourquoi on n’applaudit pas entre les mouvements
Il semblerait que cela soit beaucoup plus récent qu’on ne le pense et qu’ironiquement cela soit vraiment instauré avec l’arrivée de diffusions radiophoniques ou d’enregistrements. Afin que l’oeuvre ne soit pas interrompue et puisse être écoutée dans son entièreté.
Plus d’informations et de pistes avec cet article de France Musique

Quel plaisir néanmoins de crier « Bravo » et d’applaudir à la fin du concert. Votre retenue sera salvatrice.

Nombre de musiciens

« Au sujet du nombre de musiciens et de chanteurs, Berlioz a écrit sur la partition que « ce nombre est relatif et si possible, si la place le permet, il faut doubler ou tripler le nombre de voix et augmenter le nombre d’instruments dans les mêmes proportions ».

Je cite l’article Wikipédia qui cite Berlioz

GRANDIOSE.

Passion timbales

Les timbaliers accordaient leur timbales en concert en mettant leur oreille sur la peau. Logique et curieux rituel à voir en plein concert. J’ai voulu en savoir plus.
Voici une vidéo de France Musique (encore eux) qui a pu répondre à mes questions.

Je me suis aussi demandé à quoi ressemblait une partition de timbalier.
Ce n’est pas une partition avec des « poum POUM tap Poum »,(j’exagère fortement et grossis le trait, je suis d’humeur mutine) comme il l’est bien expliqué dans la vidéo, il s’agit bien de notes et non de rythme. Le timbalier de la vidéo ci-dessus joue même du Daft Punk. (post-spoiler)
exemple :

Citation de clôture

« Si j’étais menacé de voir brûler mon œuvre entier, moins une partition, c’est pour la Messe des morts que je demanderais grâce»

Hector Berlioz, la messe est dite.

Clémentine P