9 novembre 2022

Shame of Thrones, La fin d’un règne

Photo : Brigitte Pons

Ce jeudi 28 Octobre, j’ai eu l’honneur de découvrir l’œuvre de Jacques Chambon au Théâtre de Poche de Graslin. Celle-ci a été écrite lors du confinement, et n’est en représentation que depuis décembre 2021. Un tout jeune spectacle donc.

Pour commencer, ma découverte de ce théâtre en tant que tel. Un petit théâtre, caché derrière le Katorza, qui n’a rien a envié au plus grand. Nous sommes accueillis et placés, avec une gentillesse et une efficacité sans précédent. Le petit plus à l’arrivée : un tirage au sort pour gagner une place gratuite pour un prochain spectacle. Le tirage réalisé, c’est parti pour 1h15 de représentation.

Premier tableau à l’ouverture des rideaux, nous découvrons deux comédiens, avec comme première surprise, un Roi, couronne sur la tête, mais vêtu d’un marcel et d ‘un pantalon de pyjama. Nous savons déjà que nous allons partager un moment d’intimité de cette monarchie.

Le pitch en quelques mots : échanges sinistres entre un roi et sa reine, mêlant jeu de pouvoir et engueulades, au dépend du peuple …

Nous apprenons donc à découvrir dans un premier temps ces deux personnages joués respectivement par Jacques Chambon, et Brigitte Chambon- Jouffré. Lui, un Roi, drôle et un peu bêta, mais parfois attachant. Elle, la Reine, l ‘épouse, droite, rigide, sarcastique envers son époux et une tête pleines de ressources pour gouverner.

Aisément, nous plongeons dans une histoire qui nous fait voyager dans l’espace-temps sans bouger de notre siège. Nous sommes dans un univers médiéval, mêlé d’objets du 19ème, comme un téléphone, ou la radio, mais avec des sujets qui résonnent un peu trop d’actualité.

Nous nous retrouvons au cœur de prises de décisions importantes pour le peuple, géré par un homme se comportant parfois comme un enfant immature, souvent comme un méchant à l’ego trop fort . A cela, s’ajoute des répliques tranchantes de la reine, qui ne rate aucun moment pour appuyer la médiocrité de son mari. On y découvre cette femme de l’ombre, qui manipule avec subtilité les prises de décisions du roi. J’ai particulièrement aimé voir un personnage féminin fort. Il y aura également des moments émotions, ça parlera sentiments dans ce couple, pouvant nous faire douter sur une potentielle bonté de ces personnages et une explication à leurs comportements honteux ; mais ça ne sera que de courte durée.

Le jeu des comédiens est sincères et justes, les dialogues sont riches tout en étant accessibles à tous. En exemple, il y avait un public allant de 10 à 70 ans, et chacun à trouver son moment pour rire. Je me suis surprise à m’imaginer à l’époque où Molière faisait une satire du roi de son époque, tout en faisant des parallèles avec notre monarchie actuelle.. pardon République ! En tant que spectateur.rice, on peut à la fois profiter d’un spectacle drôle, léger, tout comme apprécier la dénonciation des politiques passées, et actuelles.

Les différents tableaux sont clairs et s’enchaînent. Le tout, magnifié par une mise en scène moderne de Alban Marical. Des transitions entre les actes chorégraphiés, pour laisser les spectateurs.rices- et les comédiens par la même occasion- respirer, ou appuyer l’émotion vécu lors de la scène.

Une petite vigilance à l’attention du public sensible aux effets stroboscopiques.

En bref, il faut aller voir Shame of Thrones, La fin d’un règne. Les fans de Kamelott pourront retrouver Merlin dans un autre rôle et retrouver des dialogues punchy dont ils ont l’habitude. Pour tous les autres, vous ne pourrez que prendre du plaisir pour les toutes les raisons évoquées juste au-dessus ! Notez également que ce couple de comédiens est très accessibles, et échangent volontiers en fin de spectacle. Je les remercie pour ce moment passé.

Chronique de Carolina pour l’Atelier des initiatives
Shame of Thrones, La fin d’un règne
Théâtre de Poche de Graslin