6 décembre 2022

Trans-en-danse

J’ai eu la chance d’aller voir la seconde représentation au Lieu Unique de The dancing public par Mette Ingvartsen.

On m’avait parlé très rapidement de ce spectacle comme étant ancré dans le public, où celui-ci était invité à danser. Et je n’ai pas été déçu.e. J’ai pu assister à une performance enveloppante où le spectateur/danseur n’a pas d’autres choix que de faire partie de l’espace.

Mette Ingvartsen est loin d’être simplement une danseuse. Elle fait bien plus cela, elle scande un texte, elle invite le public à la rejoindre, elle grimpe, elle motive les foules.

Elle énonce un récit sur les épidémies de danse de l’époque médiévale à l’époque moderne. Elle retrace les croyances qui accompagnait cette trans-en-danse contagieuse qui était perçue comme une possession démoniaque au départ, ou une crise d’hystérie des années plus tard. L’histoire est envoutante, le phrasé est fascinant.

Le récit est parlé, presque comme du slam. Il est en décalage avec la rythmique poussé de la musique mais il n’entre pas en dissonnance avec elle. Certaine fois, il est compliqué de saisir ce qui est raconté mais cela n’entrave en rien l’expérience que cette performance propose.

Dès le départ, quand on rentre dans l’espace, on entre en fait dans un univers de soirée techno, sombre et rythmé, qui donne irrésistiblement envie de danser. Mette est déjà emportée par la musique au milieu du monde qui envahit peu à peu la salle et des 3 plateformes surmontées de néons qui éclairent d’une lumière blanche.

La bande musicale arrangée par Mette Ingvartsen et Anne Van de Star est en coordination parfaite avec le travail de lumière et de corps.

La performeuse encourageait les spectateurs.ices à l’accompagner, tout le monde paraissait assez à l’aise pour laisser parler leur corps, chose que j’ai eu un peu plus de mal à faire.

Cette performance était particulièrement originale et unique. Elle inspirait une réelle réflexion sur l’utilisation du public. L’inclure c’est bien, le faire bouger c’est mieux et ça Mette l’a parfaitement compris.

The dancing public – Mette Ingvartsen (crédit photo: Noé Leblanc)