Isodora Duncan

Spectacle de danse. Auditorium Rezé le 16 mars 2022.

Jérôme Bel nous plonge dans un univers symbolique dès les premiers instants où le rideau se lève.

Comme une légende se transmet d’un conteur à l’autre, le messager d’Isadora Duncan nous conte à son tour certaines étapes poignantes de sa vie. De la naissance d’un enfant au tourbillon incessant des vagues, sa danse dépeint des moments de vie, une balade, des peines, des joies, des étreintes, des périodes historiques, la liberté.

De Moscou à Paris en passant par Berlin, cette danseuse universelle parcourait les planches avec talent et panache. Refusant d’être filmée, elle a toujours prôné l’idée d’un mouvement du corps spontané et vécu au moment présent. C’est grâce à ce goût pour le moment présent qu’aujourd’hui même nous sommes ses spectateurs.

La liberté, celle qu’Isadora crie bien haut, celle qui nous arrive en plein visage, celle qu’elle nous insuffle à chaque instant comme une bouffée d’oxygène nous dégage de nos entraves.

 Elle met en scène la liberté à travers ses gestes, à travers ses tenues évoquant les femmes grecques de l’antiquité, à travers ses jambes et ses pieds nus. Sa danse traduit des émotions, c’est l’expression d’un état d’esprit mêlant mélancolie et espoir. Elle assimile les mouvements du corps aux mouvements de la vie.

Elle danse comme elle vit, elle danse avec amour. Elle écrit avec son corps. Chaque instant de danse se vit, on croirait la voir sur scène à nos côtés nous transmettant ses convictions, son histoire. Elle nous fait voyager à travers les années avec ou sans musique.

Ce spectacle exerce sur nous une attraction telle qu’il laissera une empreinte s’inscrivant dans notre mémoire. La danseuse est élégante à l’image de la musique classique qui s’écoule derrière elle. Le pianiste sur scène nous emporte avec lui dès les premières notes. La voix de la narratrice nous guide vers la magie de l’histoire.

Si je devais résumer, je dirai que ce spectacle est une Ode à la grâce.

CF.