Un tour du monde en 80 éclats de rire !
Les tempêtes se succèdent, la durée du jour diminue, vous sombrez dans la mélancolie… J’ai ce qu’il vous faut : une soirée dépaysante, décoiffante et surtout hilarante au Théâtre 100 noms ! En assistant à l’adaptation complètement folle du fameux « Tour du monde en 80 jours » de Jules Verne par Sébastien Azzopardi et Sacha Danino, vous aurez votre dose de vitamines et de bonne humeur pour passer sereinement l’hiver.
Que vous soyez passionné par l’œuvre de Jule Verne ou que vous n’ayez jamais ouvert un seul de ses livres, peu importe. Les comédiens parviennent sans difficulté à nous embarquer dans l’histoire, voire à nous donner envie de nous plonger dans la littérature vernienne !
Au cours de la scène d’exposition, nous découvrons le dandy Phileas Fogg et deux membres du Reform Club de Londres le 2 octobre 1872. Ils discutent d’un fait d’actualité : d’après un article de presse, il serait désormais possible de faire le tour du globe en un temps record grâce au percement du canal de Suez de 1969 et la création de nouvelles liaisons ferroviaires en Inde. Phileas fait alors le pari de partir le soir même et d’être de retour le 21 décembre 1872, soit 1915 heures ou 15 200 minutes plus tard !
Il se met alors en route avec son serviteur Passepartout. Tous deux seront suivis de près par Monsieur Fix, inspecteur (des travaux finis) de police qui suspecte Phileas de s’échapper après avoir dévalisé la Banque d’Angleterre. Au cours du périple, ils feront des rencontres étonnantes parmi lesquelles :
- un vendeur de tapis du souk du Caire et sa danseuse orientale envoutante
- la Princesse indienne Aouda, qui revisite les Disneys dans des chansons encore plus mièvres (« L’amour, c’est plus fort que l’amouuuur / L’amour, ça veut dire que je t’aimeeee »)
- un consul chargé des visas, parfait stéréotype du fonctionnaire
- un éléphant à 4 voire 6 pattes
- Jack and Jack, les deux cowboys de l’Ouest qui provoquent des duels façon concours d’anecdotes
- la Reine d’Angleterre dans sa plus belle robe fushia
- et plein d’autochtones qui les saluent en tant que « gentil colonisateur » et leur rappellent des proverbes qui n’ont aucun sens « la queue du dragon est toujours plus longue que l’appétit du papillon »
Il n’y a que 5 comédiens sur scène, mais tous campent avec virtuosité plusieurs personnages (au total 39 !). Ils sont à la fois complètement dans leur rôle, avec l’accent et le déguisement qui va bien, tout en sachant s’amuser des travestissements successifs. Ainsi, ils n’hésitent pas à faire des apartés pour critiquer le fait de rejouer plusieurs fois la même scène ou de ne pas pouvoir se changer à temps.
Comme il est difficile de résumer en seulement 1h30 un récit de plus de 250 pages relatant les péripéties de 80 jours de voyage, les acteurs ont joué en accéléré les étapes de Hong Kong à San Francisco. Les voir mimer et débiter leurs dialogues à toute vitesse est extrêmement drôle.
Parlons justement de l’effet « bonne humeur » de cette pièce ! D’un bout à l’autre du périple, les blagues s’enchaînent à une vitesse incroyable. Toutes les formes d’humour sont représentées : comique de répétition, jeux de mots, caricatures, surnoms cocasses, humour absurde, détournement de chansons. Difficile de ne pas y trouver son compte ! D’ailleurs, le public ne s’y trompe pas : les rires sont ininterrompus du lever de rideau au salut final.
Il y a même des références 100% locales, comme le concours d’anecdotes qui se conclue par deux tirades magiques : « faire les soldes passage Pommeraye le samedi après-midi avec poussette et deux ados qui font la gueule » vs « tenir une conversation avec un Vendéen… et le comprendre !! ».
Cette excellente comédie est à découvrir au Théâtre 100 noms jusqu’au 15 janvier. Vous pouvez même réserver votre place pour le réveillon de Noël ou du nouvel an, pour une soirée vraiment festive et décalée ! Un conseil toutefois : laissez les grincheux et les enfants à la maison pour en profiter pleinement.
Chronique de Maurane pour l’Atelier des initiatives
Le tour du monde en 80 jours
Une comédie de Sébastien Azzopardi et Sacha Danino d’après l’œuvre de Jules Verne