6 janvier 2022

Jackie : la First Lady se dévoile devant le public rezéen

C’est avec beaucoup de curiosité et un a priori positif que je me glisse, en ce 8 décembre glacial, dans le hall du Théâtre municipal de Rezé pour découvrir le spectacle Jackie, programmé par La Soufflerie. D’une part, parce que j’ai rarement été déçue par les spectacles auxquels j’ai assisté à la Soufflerie et que je prends toujours plaisir à découvrir une nouvelle salle (en l’occurrence, le Théâtre municipal de Rezé, étant habituée à l’Auditorium) ; d’autre part, car le sujet, Jackie Kennedy, m’interpelle particulièrement. Je me suis beaucoup documentée sur sa biographie il y a quelques années, et je ne rechigne jamais devant un film ou une série consacrés à la famille Kennedy.

Dès l’arrivée devant le théâtre, j’observe une atmosphère particulière, conviviale, presque familiale. Les gens semblent se connaître, discutent devant l’entrée. Cela ravive quelques souvenirs d’enfance de soirées au théâtre municipal de ma ville d’origine.  

Comme à mon habitude, j’ignore tout du spectacle à venir, si ce n’est qu’il est mis en scène par Clément Pascaud, qui a réalisé plusieurs résidences au TU-Nantes. C’est un seule-en-scène qu’il nous propose ce soir, porté par la comédienne Vanille Fiaux, qui interprète le personnage de Jackie Kennedy et nous livre un monologue d’une heure époustouflant. L’actrice est épatante : sa diction et sa présence sur scène sont irréprochables. Les décors, les vêtements sont soignés, à l’image de Jackie, souvent décrite comme une icône de mode. J’ai adoré être immergée dans l’univers de ce personnage énigmatique, dans son intérieur, dans ses pensées. Devant nos yeux, Jackie Kennedy, sous les traits de Vanille Fiaux, semble nous dévoiler ses confidences, comme si elle se livrait à un exercice autobiographique, à une interview.

Le texte, bluffant, est issu du recueil Drames de princesses, La jeune fille et la mort I-V, de l’autrice autrichienne Elfriede Jolinek, qui a obtenu, le prix Nobel de littérature en 2004. Les mots sont choisis avec précision, l’écriture presque poétique. Sur la fin du spectacle, plusieurs passages du monologue sont repris, avec un débit plus rapide et une vive émotion. S’ensuit un bord de scène avec le metteur en scène, au cours duquel je regrette l’absence de la comédienne, que j’aurais aimé écouter s’exprimer sur la performance.

Jacke est un spectacle à part et un pari réussi pour Clément Pascaud.  

Agathe

Retrouvez ici la programmation de la Soufflerie

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