« J’adore les clowns ! » Naître enfant, et le rester.
Le clown fait rire, il fait des farces, des pirouettes, des sketchs. Il nous fait rire et nous surprend. Le clown est maladroit, il perd l’équilibre, il perd ses accessoires, il trébuche. Pourtant il donne une place à ses chutes, car il se relève. Il joue avec ce côté injuste, parfois triste de la vie, il y fait face de manière drôle et désordonnée. La force du clown réside dans sa fragilité, sa sensibilité. Sensible, car il vit ses émotions sur scène. Fragile, car il fait corps avec ses accessoires et leur donne une vie.
Jamie Adkins nous emmène dans son univers et veut jouer avec nous.
Avec ses allures de Stan Laurel et de Buster Keaton, avec sa maladresse, ses chutes, comme par magie, à force de tomber, le clown Jamie se lève jusqu’à devenir funambule, jusqu’à dévier la gravité avec ses prouesses d’équilibriste, la musique qui l’accompagne s’élève, la lumière des projecteurs enveloppent l’atmosphère et réchauffent la scène, et l’artiste nous transporte en dehors du temps et de ses règles.
Espièglerie, c’est aussi un beau duo, entre dégringolades et solos de cuivres.
Julie Houle joue de son tuba et Jamie Adkins nous donne envie de jouer, alors on joue ! On jongle ensemble ! Et on rit ! On rit jusqu’à en avoir les larmes aux yeux. Ça fait un bien fou de se laisser transporter. Espièglerie, c’est comme une poésie qui vous emporte pendant 60 minutes et vous rappelle votre état d’enfant, pour se retrouver enfant parmi les enfants. La salle se remplissait de rires à chaque espièglerie, des rires cristallins qui émergeaient ici et là. Ça fait un bien fou de faire sortir notre rire qui vient du fond du corps et du cœur.
Et quand ça se finit, on ne veut pas que ça s’arrête, car nous sommes en plein décollage avec les notes de musique, le rire, la surprise,… alors la musique résonne une dernière fois, la lumière s’estompe, la musicienne et le funambule s’évaporent. Plus haut ? Ailleurs ? Mais où ? Peut-être partis s’atteler à créer d’autres rêves, pour les rendre visibles aux yeux de toutes et tous. Pour que chacun.e puisse les vivre, avec eux, sur scène.
Alors merci Jamie, de nous rappeler que lorsque nous grandissons, nous restons de grands enfants.
Jamie Adkins revient en France fin avril 2020 pour d’autres dates de son spectacle Espièglerie.