Mozart confiné !
Samedi soir l’ONPL proposait l’un de ses concerts, enregistrés depuis le Centre de Congrès d’Angers avec en thème principal l’œuvre de Mozart. Jean-François Heisser assurait la direction et le piano depuis les ondes de Radio Classique.
Enregistré dans l’intimité d’une salle sans public, l’Orchestre National des Pays de la Loire nous a permis de vivre un instant privilégié de musique classique. Loin des grandes salles, ce concert confiné a eu le mérite de nous faire vivre la musique d’une autre manière.
Casque sur les oreilles, plaid épais sur les pieds, reste de chocolats de Pâques. On était loin de l’ambiance feutrée du Centre des Congrès, mais prêt à vivre une expérience radiophonique dans l’ère du temps « restons chez soi ». Il suffit de fermer les yeux quelques secondes pour imaginer l’orchestre s’installer, s’accorder, avant les premiers mouvements.
La soirée s’ouvre sur le Concerto pour piano n°27, ultime œuvre de Mozart écrite en janvier 1791, soit quelques mois avant sa mort. En ouverture, loin d’une envolée de touches blanches et noires, c’est l’orchestre tout entier qui nous propose un son énergique, joyeux, se mariant parfaitement avec le beau temps du week-end. Toute l’importance du piano arrive après, offrant comme un dialogue entre les deux ensembles. Une conversation intime dont on a le privilège d’y assister.
On se retrouve parfois à lever les yeux de son activité, emportés par la beauté de la musique. On imagine les mains de Jean-François Heisser voler sur le clavier, sous les yeux de l’orchestre concentré. Et on ose presque applaudir au milieu de son salon quand s’achève le concerto.
La Symphonie n°36 « Linz » prend le relai de la soirée, plus ancienne, de 1783. Elle traduit l’engouement de Mozart pour la petite ville où il reçoit un accueil particulièrement chaleureux lors de sa venue. L’œuvre est une montée mystérieuse, avec la promesse d’un final grandiose.
L’ensemble est beaucoup plus rond et grave, tout en faisant naître quelques notes enchantées qui donne envie d’aller faire une petite visite en Autriche. Là est peut-être tout l’avantage d’écouter ce concert depuis chez soi, on se plonge dans la musique d’une autre façon, nous permettant d’imaginer son monde, sa propre ville, sa propre visite.
Quand enfin revient le silence à la fin du concert la petite adrénaline des vraies soirées concerts est presque là. On sifflote un dernier air avant d’aller se coucher tout heureux.
Ombeline B.