En Marge! – de Joris Mathieu et Compagnie Haut et Court
J’ai pu voir l’affiche pour cette pièce un peu partout dans Nantes. Elle est séduisante et mystérieuse. Un homme en costume est allongé au sol, comme s’il était tombé en arrière et n’avait pas daigné bouger.
Et pourtant je suis sortie du Lieu Unique la mâchoire serrée. Une pièce m’a rarement aussi tendue.
J’ai passé les minutes les plus désagréables dès le début. Sur fond d’un discours de Macron, le personnage lâche un discours sur l’infiniment petit que nous sommes, le caractère ridicule du temps que nous allons passer ensemble à côté de l’entièreté de nos vies….
Les monologues et les dialogues étaient d’un vide terrible. Pour les deux personnages masculins, il s’agissait de réécriture de citations de films et séries qui ont marqué des générations. C’est de là probablement que sortaient toutes ses banalités lourdes et désagréables.
Imaginez un bouquet des plus gros clichés de la pop culture mis ensemble. Je n’ai pas réussi à suivre tellement ça sonnait creux et désarticulé.
L’ensemble était accompagné de Gifs projetés à l’arrière de l’acteur pendant ses monologues, une belle cacophonie d’images vides de sens.
Et la place de la mort. C’est peut être ça qui m’a le plus tendu finalement. À tout moment la tension « momento mori » était présente, que ça soit violent ou plus subtil on se retrouvait forcément à avoir la mort dans un coin de nos têtes.
Mais cette tension est restée inexploitée et vide, il n’y avait pas de morale, pas de discours particulier qui accompagnait ce sentiment.
Cependant tout n’est pas à laisser.
Le décors rotatif était vraiment intéressant. Cela donnait du relief et de la hauteur avec ses échelles et ses espaces cubiques. Le tout était bien agencé et les jeux de lumières ingénieux.
On peut dire que la scène était découpée par une arène ronde au sol bleu, elle même découpée par un grand panneau bleu. Celui ci pouvait être tourné par deux individus placé à ses extrémités. Une fois retournée on découvrait un espace aménagé en deux étages sur les côtés et un étage intermédiaire au milieu. Il était possible pour les acteur.ice.s de monter ou descendre par deux échelles qui séparaient l’espace en tiers.
Malheureusement l’utilisation de l’espace était frustrante aussi, un espace aussi complexe et intéressant aurait pu être mieux habité.
Je pense surtout que je n’ai pas pu saisir les choix qui ont été fais et mon incapacité à suivre les dialogues a rendu le moment que j’ai passé au Lieu Unique plutôt désagréable.