14 mars 2022

A bord du Broadway sur Loire, une soirée magique.

Je l’ai attendu avec impatience celui-là ! Depuis le soir où une salariée de l’ONPL m’a parlé de Broadway sur Loire au speed-meeting, j’avais déjà des étoiles pleins les yeux.

C’était la première fois que je me rendais à la Cité des Congrès, et première fois donc que j’assistais à un spectacle de l’ONPL.

J’ai découvert cette maison ronde, toute illuminée, qui m’a fait tourner la tête avec son dédale de couloirs et de voies sans issues. Nous avons donc réussi, mon ami et moi, à atteindre l’intérieur de la salle non sans mal et là : wahou, je suis impressionnée par cette salle si grande et élégante, surtout depuis le balcon.

Comme l’impression de retrouver cette capacité d’émerveillement que l’on a enfant, quand les autres spectateurs avaient l’air d’être des habitués.

Une fois bien installés, l’orchestre ouvre le bal avec la première musique du concert : « Ouverture forty second street » de la comédie musicale 42 second street.

Je suis scotchée devant la synchronicité des musiciens, si précise, comme un ballet d’instruments.

Je tente, depuis mon balcon, de dérober les détails de leurs mains, leurs gestes, mais de loin, je n’ai qu’une vue globale de l’orchestre. Dommage.

Les lumières nous plongent immédiatement dans l’univers de Broadway. Tout est prêt pour nous embarquer à bord de Broadway sur Loire.

A la fin de la première musique, arrivent Isabelle Georges et Frederik Steenbrink, élégants eux aussi, elle vêtue d’une veste à paillettes noire. Le détail a son importance car tout au long de la soirée, Isabelle Georges portera cinq à six tenues, toutes associées à des univers ou personnages différents. Parce que oui, Broadway c’est aussi ça : les paillettes, le glamour, faire rêver les gens et bien que les comédies musicales soient très souvent bourrées de clichés et de stéréotypes, j’ai pour elles toujours la même tendresse.

Une vague de nostalgie m’enveloppe lorsque que j’entends les premières notes des chansons de Mary Poppins comme « Chim chim che-ree », qui ont bercé mon enfance.

La voix d’Isabelle est profonde, vibrante, puissante et monte aussi haut qu’elle peut descendre bas.

Je suis moins sensible à la voix de Frederik SteenBrink, trop lisse à mon goût.

On découvre également à cet instant le quartet de jazz incroyable et talentueux, placé en avant de scène, qui m’a séduite.

Avec eux, on est plongés dans un club de jazz, caché dans un sous-sol. On a immédiatement tout l’univers qui va avec : les ruelles de New-York, les bruits agressifs des voitures et des sirènes, la fumée qui sort des égouts, les trottoirs un peu sales, où toute une partie du monde vient profiter de la nuit, à l’abri des regards, en toute liberté, vibrant grâce aux sons jazzy.

Je pense aussi fortement au Whiplash de Chazelle ou à la série The Eddys, que j’ai beaucoup appréciée.

Les musiques défilent, on en prend plein les yeux et les oreilles. Je suis éblouie par le talent de tous ces artistes. Je ne connais que peu de musiques proposées ce soir-là, mais peu importe car la magie opère.

Je me délecte des petits apartés et de la complicité entre le duo de chanteurs et l’orchestre, joueur.

Mais arrivée à l’entracte, je m’impatiente.. Alors, il n’y aura pas de numéro de claquettes ? Je suis fascinée par les artistes qui en font et je commençais à me résigner de leur présence, quand soudain, peu de temps après la reprise du concert, Isabelle Georges arrive sur scène dans une drôle de tenue et nous surprend tous en se lançant, avec une facilité déconcertante, dans un numéro de claquettes grandiose. Scotchée, suspendue à ses pieds qui bougent et claquent frénétiquement, l’artiste me laisse sans voix.

Moi qui ai toujours rêvé d’en faire, je sens mes pieds me démanger.

Arrive la fin du concert. Aucun doute, le public, un peu vieillissant, est conquis. En témoignent les acclamations et quelques « Bravos ! » lancés de ci, de là.

Je sors de cette curieuse maison ronde, façon labyrinthe circulaire, avec mon ami, et en sortant, sur le parvis, voilà deux personnes qui se mettent à danser sur la célèbre Singing In the rain, clapotant dans les flaques joyeusement. On ne se plaint plus de la pluie ce soir-là, le public sortant de la cité des congrès petit à petit rejoint ce duo dansant et chantant.

Sur ce, mon ami m’invite à danser et nous rejoignons les autres danseurs, pris de la même ferveur pour la danse. Mes pieds, soudainement, prennent le pouvoir et exécutent un numéro de claquettes dont je suis la première étonnée.

Des spectateurs arrivent afin d’assister au spectacle étonnant, les musiciens de l’ONPL surgissent de la cité, leurs instruments avec eux et nous accompagnent dans la joie.

Le temps d’un rêve, le temps d’une nuit, le monde était devenu une comédie musicale, loin des guerres, de la crise climatique et de la haine des hommes.

Merci l’ONPL pour ce concert hors du temps.

Anaïs

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